Maintien des activités du marais audomarois

Toutes les mesures spécifiques aux zones humides traitées dans l’orientation 3 s’appliquent également à l’orientation 5 : Maintien des activités du marais audomarois. Les mesures zones humides suivantes, par contre, elles sont spécifiques au marais audomarois.

Rappel de l’état des lieux

Le marais audomarois est reconnu comme étant la plus grande zone humide régionale. Il a été classé au titre de la convention de RAMSAR sur les zones humides de valeur internationale pour l’importance de son patrimoine naturel et socioculturel en 2008. Sur ce milieu restreint et fragile se côtoient des activités aussi variées que le maraîchage, la pêche, la chasse, les activités nautiques, la randonnée, la navigation commerciale, l’étude des milieux… Cette situation est source de conflits qui se cristallisent souvent autour de la gestion du niveau du plan d’eau.

Dans le marécage qu’était le marais avant le Moyen-âge, des canaux ont été aménagés progressivement afin de drainer les terres et ainsi les exploiter (aujourd’hui plus de 700 kilomètres de voies d’eau dont 170 kilomètres de rivières principales classées Wateringues). Dans ces canaux et fossés, le niveau de l’eau dépend du niveau du canal à grand gabarit. Afin d’être indépendant, des exploitants du marais s’organisent en unités hydrauliques (organisation en casier). La pente faible limite la circulation de l’eau, phénomène aggravé par la prolifération de plantes aquatiques (phénomène d’eutrophisation) et le mauvais entretien des fossés. La qualité de l’eau est médiocre. Elle subit les apports extérieurs (Aa, canal), mais aussi les influences des activités internes au marais ; et se dégrade d’autant plus que la circulation de l’eau est faible. Le marais est également influencé par la présence importante de la ressource en eau souterraine, sur la bordure du marais ouest. La nappe de la craie garantit une alimentation en eau de qualité du marais. Le niveau de cette nappe influence de façon conséquente la qualité du milieu et des espèces présentes.

La région de Saint-Omer s’est développée avec la mise en valeur du marais. A l’origine, c’est l’agriculture qui était le moteur de ce développement ; mais depuis quelques décennies, cette dynamique s’essouffle. Par contre, le tourisme et les activités de loisirs sont de plus en plus présentes. L’attraction touristique est basée sur la richesse du patrimoine paysager et naturel du marais. C’est un atout indéniable pour la région audomaroise. Toutefois ces activités produisent un certain nombre de nuisances : altération du paysage par l’aménagement de H.L.L., défaut d’assainissement, déchets, trafic… Les activités agricoles ont façonné le paysage du marais et le patrimoine naturel est en partie lié à ces pratiques. Ainsi, maintenir ces activités traditionnelles permettra, en préservant le patrimoine du marais, de conserver son attractivité et son dynamisme.

Synthèse de l’enjeu

Il s’agit de veiller à ce que l’évolution du marais audomarois soit compatible avec ses enjeux. Les enjeux de préservation et de mise en valeur du marais audomarois sont multiples, car il est : 

  • Le dernier marais maraîcher de France.
  • La plus grande zone humide permanente de la région Nord-Pas-de-Calais.
  • Un patrimoine naturel remarquable : 1/3 de la flore et la faune française et plus de 90 espèces d’oiseaux nidificatrices.
  • Un patrimoine rural unique : matériels de cultures légumières spécifiques au marais, bateaux typiques, 10 variétés locales de légumes, dernier facteur de France en bateau…

Philosophie générale

Le marais audomarois est une zone humide remarquable. Il s’agit d’en assurer la préservation, la mise en valeur dans son entièreté, un niveau d’eau compatible avec le milieu et les activités aux différentes périodes de l’année. Améliorer la qualité de l’eau mais aussi de la voie d’eau et des berges sur tout le réseau. Préserver et valoriser le marais audomarois en maintenant les activités agricoles traditionnelles qui l’ont façonnées et en assurant son accès pour des pratiques de loisirs de qualité.

Objectifs