Novembre 2023, des inondations exceptionnelles dans la vallée de l’Aa

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Début novembre 2023, les vallées de l’Aa et de ses affluents subissent un enchainement de crues, avec des niveaux très exceptionnels par deux fois entre le 6 et le 14 novembre sur l’Aa. A l’aval, le marais audomarois est monté de 1 m, et certains secteurs sont encore sous l’eau. Les dégâts sont énormes et toujours en cours d’évaluation. On parle aujourd’hui de 2600 habitations inondées sur la vallée de l’Aa et le marais audomarois.

Toutes nos pensées de solidarité vont à ces personnes et entreprises touchées.

Mais que s’est-il passé ?

Des trombes d’eau se déversent en continue sur le bassin versant depuis mi-octobre. A Bourthes, aux sources de l’Aa, 500 mm sont tombés du 15 octobre au 9 novembre. 200 mm sont tombés en une semaine avant le 9 novembre. Or, à cet endroit, la moyenne annuelle des précipitations est de 1050 mm. Et c’est ce qui s’est passé partout sur le territoire : 5 à 6 mois de pluie reçue en moins d’un mois, avec des concentrations encore plus fortes début novembre.

Beaucoup beaucoup d’eau donc. Mais depuis 20 ans, de nombreux aménagements ont été créés pour limiter les dommages des crues.

Comment ont fonctionné les ouvrages ?

Les 10 champs d’inondation contrôlée et le système d’endiguement de Blendecques sont conçus pour gérer une crue équivalente à celle de 2002. Ces deux types d’aménagement ont fonctionné normalement jusqu’à être dépassé par une crue supérieure à celle de 2002. Ils ont atteint leur limite. Il en est de même pour les petits bassins sur Bourthes et Wicquinghem, et tous les petits bassins sur nos communes, leur limite de capacité a été très largement dépassée.

Nous notons toutefois que tous les aménagements sont intacts. Il n’y a pas eu de rupture d’ouvrage.

En plus des ouvrages structurants, 26 km de haies et fascines ont été implantés sur le territoire avec la profession agricole. Ils sont efficaces pour les pluies modérées et, en retenant les limons, limitent l’envasement des ouvrages et des rivières.

Enfin, 65 personnes volontaires bénéficient de dispositifs de protection pour leur habitation (batardeaux, clapets anti-retour). Ces dispositifs ont parfois été insuffisants.

En complément des indispensables efforts de régulation des eaux en amont, nous savons l’importance de l’évacuation à la mer, en particulier pour le marais audomarois. L’Institution Interdépartementale des Wateringues a évacué par pompage près de 200 millions de m3 d’eau à la mer en un mois. Au moins autant ont été évacués gravitairement par ouverture des portes à marée basse.

Et maintenant que faire ?

C’est la question que se posent élus et techniciens du SmageAa.

L’équipe d’entretien de cours d’eau est encore en train de retirer les arbres et autres branchages qui freinent les écoulements dans les secteurs où cela peut poser problème. Ils auront ensuite une multitude de réparation d’aménagement à effectuer (clôtures, protection de berges …).

Un diagnostic de fonctionnement des équipements individuels de protection du bâti est mené en décembre et janvier et permettra d’améliorer les futurs aménagements. Une longue liste de nouvelles demandes de ces dispositifs s’est constituée juste après les évènements.

L’équipe du SmageAa rencontre en outre chaque commune afin de recueillir toutes les données utiles aux futurs projets et les idées que peuvent avoir les élus afin de limiter les conséquences des inondations.
L’ensemble des éléments est destiné à identifier au plus vite les voies d’amélioration des ouvrages existants et la nécessité de compléments. Comme ils le font depuis 20 ans, les acteurs locaux agiront ensemble afin de réduire encore les conséquences des inondations.